Jeudi 04 mars 2021 : Journée mondiale de l’obésité. 

En France, l’obésité concerne 17% des adultes et chez les enfants, 16% des garçons et 18% des filles. Selon l’OMS, l’obésité se définit comme une accumulation excessive de graisse corporelle. L’indice de masse corporelle (IMC) est une mesure simple du poids par rapport à la taille qu’on utilise couramment pour l’estimer. Une personne ayant un IMC de 30 kg/m2 ou plus est généralement considérée comme obèse.

L’IMC seul n’est cependant pas fiable, car il ne prend pas en compte la différence entre la graisse, les muscles et l’os. Réaliser une évaluation de la composition corporelle, ainsi que le calcul du ratio tour de taille / taille, peuvent aider à mieux identifier les risques métaboliques associés à l’obésité comme les maladies cardiaques, le diabète de type 2, l’hypertension artérielle et l’hypercholestérolémie. Les valeurs de ce ratio supérieures à 0,5 indiquent un premier niveau de risque associé à la résistance à l’insuline et aux complications de l’obésité.

L’obésité est désormais reconnue comme étant une maladie chronique à caractère inflammatoire. En effet, des macrophages, cellules clé de l’inflammation, sont attirés dans le tissu adipeux comme si celui-ci était un corps étranger. Ils s’accumulent autour des adipocytes (cellules graisseuses) et s’activent en libérant des molécules de signalisation pro-inflammatoires tout en réduisant celles aux propriétés anti-inflammatoires. S’installe ainsi, une inflammation chronique à cercle vicieux, où la graisse viscérale s’auto-entretient à travers l’inflammation qui n’est pas uniquement localisée dans le tissu adipeux mais se généralise au corps tout entier.

En effet, l’inflammation favorise le dépôt et l’oxydation de lipides dans les artères donc augmente le risque d’accident cardiovasculaire. De plus, elle réduit la sensibilité des récepteurs à l’insuline, qui ne répondent plus correctement et favorisent la résistance à celle-ci, ce qui constitue un facteur clé dans le développement du diabète de type 2. Cette insulino-résistance joue un rôle important dans la prise de poids et contribue à l’effet yoyo du poids dans le temps avec un régime alimentaire typiquement hypocalorique ne tenant pas compte de la spécificité biochimique propre à chaque individu.

Dans ce contexte, la prise en charge diététique du patient obèse est complexe. Se limiter à proposer un rééquilibrage alimentaire qui vise uniquement la réduction calorique ne sera peut-être pas efficace. Un dépistage complet des symptômes et des signes devient indispensable car ils sont souvent associés à des carences, à des excès nutritionnels ou à de potentielles allergies alimentaires tardives.

De telles allergies alimentaires déclencheront au niveau de l’intestin des processus inflammatoires qui vont rendre la perte de poids encore plus difficile et vont provoquer un déséquilibre du microbiote intestinal. Des études démontrent une altération du microbiote chez les personnes obèses par rapport aux personnes minces, en faveur du développement de mauvaises bactéries pro-inflammatoires.

La prise en charge diététique du patient obèse vise donc à entretenir et renforcer le microbiote, en identifiant et en supprimant les aliments allergènes et en corrigeant les carences nutritionnelles. Cela va permettre d’optimiser l’assimilation de vitamines et de minéraux, d’améliorer l’inflammation, en plus de rééquilibrer la production des hormones de l’appétit d’une part, comme la leptine (l’hormone de la satiété), et des neurotransmetteurs d’autre part, comme la sérotonine, impliquée dans la régulation de l’appétit, du sommeil et dans l’augmentation de la thermogenèse.

Adopter une alimentation anti-inflammatoire, riche en antioxydants, sans allergènes et moins transformée aura des effets notables sur la santé physique et émotionnelle du patient obèse. Elle va non seulement réduire son état inflammatoire, mais aussi améliorer son humeur et sa qualité de vie en général.

Exemples d’aliments anti-inflammatoires :

  • L’oméga-3 : les poissons gras, tels que la sardine, l’anchois, le thon, le saumon, le maquereau. Les graines de chia et de lin moulu
  • Les légumes à feuilles vertes foncées : épinards, chou kale, chou frisé, cresson, roquette, pissenlit..
  • Les fruits rouges : framboise, myrtille, cerise, cassis, groseille, mûre, fraises
  • Noix de pecan, noix de grenoble, noix du Brésil, amandes, gaines de sésame
  • Avocat, huile d’olive, huile de lin
  • Curcuma, gingembre, cannelle

Pour la réalisation d’un bilan nutritionnel et pour plus de renseignement sur l’alimentation anti-inflammatoire, n’hésitez pas à en parler à vos professionnels de santé.

Texte rédigé par Mme Livia Nakazora (diététicienne-nutritionniste)