Dimanche 11 Avril : 
Journée mondiale de la maladie de Parkinson

La maladie de Parkinson est une maladie neurodégénérative, due à la perte de neurones dopaminergiques (qui synthétisent la dopamine) situés dans une petite structure du cerveau appelée « locus niger » ou substance noire.

Il s’agit de la 2e maladie neurodégénérative la plus fréquente, avec 8000 nouveau/an.

Les causes de la maladie de Parkinson : 

Actuellement, on ne connait pas les causes exactes de cette dégénérescence, qui sont probablement multiples :

  • Génétiques (5 % des formes sont génétiques)
  • Environnementales (pesticides)

Il s’agit plutôt d’une maladie de la deuxième moitié de vie, après 45 ans, avec un pic de fréquence autour de 60 ans. Toutefois, elle touche des patients de tout âge : au moins 10 % des patients débutent leur maladie avant l’âge de 40 ans.

Le diagnostic de la maladie de Parkinson : 

Le diagnostic de la maladie de Parkinson repose sur 3 types de symptômes – on parle de triade – qui peuvent ne pas tous être présents :

  • L’akinésie ou lenteur, qui prédomine toujours d’un côté et peut se traduire par une maladresse gestuelle, une gêne à l’écriture avec diminution de taille de l’écriture (micrographie), une jambe qui traine à la marche
  • L’hypertonie ou raideur, qui prédomine d’un côté, et peut aussi entrainer une posture voutée
  • Enfin le tremblement, présent au repos (et disparaissant le plus souvent lors de la manipulation d’un objet, verre …), touchant surtout le bras et parfois le menton. Il peut être totalement absent chez environ 1/3 des patients

Les symptômes de la maladie de Parkinson : 

Ces symptômes peuvent parfois être précédés d’une perte d’odorat, voire de rêves agités avec mouvements brusques (troubles du comportement en sommeil paradoxal).

Le diagnostic est clinique, c’est-à-dire qu’il ne nécessite aucun examen complémentaire, et peut-être posé après une simple consultation auprès d’un médecin spécialiste. Dans les cas très discrets ou complexes, quand il y a un doute diagnostic, le médecin peut s’aider d’une scintigraphie cérébrale (DATscan ou PETscan à la fluorodopa) pour confirmer la perte en neurones dopaminergiques.

L’évolution de la maladie de Parkinson : 

Il s’agit d’une maladie chronique qui évolue très lentement, avec typiquement 3 grandes phases :

  • La phase dite « de la lune de miel » ou le patient voit ses symptômes quasiment disparaitre sous traitement dopaminergique
  • La phase des fluctuations motrices : le traitement reste efficace, mais les symptômes réapparaissent en fin de prise, et parfois le patient a des mouvements involontaires. Cette phase apparait en moyenne après 5 à 10 ans de maladie, et nécessite une adaptation des traitements
  • Enfin la phase des complications de la maladie, tardive, ou peuvent apparaitre des signes qui ne répondent pas ou peu aux médicaments comme des troubles cognitifs, instabilité, chutes, difficultés à avaler ou à contrôler les urines.

Le traitement de la maladie de Parkinson : 

Même si la recherche est très active, nous ne disposons aujourd’hui d’aucun traitement pour guérir, stopper ou freiner l’évolution de la maladie.

Par contre, nous disposons d’un éventail assez large de traitement dits « symptomatiques » c’est-à-dire qui compensent le déficit en dopamine :

  • Soit un précurseur de la dopamine elle-même (L-Dopa)
  • Soit des molécules qui miment l’effet de la dopamine en se fixant sur ses récepteurs (agonistes dopaminergiques)
  • Enfin des molécules qui empêchent la dégradation de la dopamine dans le cerveau, et prolongent donc l’effet de la dopamine (rasagiline, entacapone)

A un stade plus avancé de la maladie, lorsque les fluctuations deviennent difficiles à équilibrer avec ces médicaments, on propose au patient des traitements de « deuxième ligne » :

  • La stimulation cérébrale profonde : qui consiste à implanter des électrodes dans le cerveau du patient ; celles-ci reliées sont à un stimulateur. Cette stimulation apporte les mêmes effets que la L-Dopa, permet de réduire de façon importante les médicaments et de diminuer les fluctuations. Elle est réservée aux patients de moins de 70 ans sans aucune complication der la maladie.
  • Des pompes, qui permettent de délivrer le traitement de façon régulière tout au long de la journée, voire de la nuit et d’éviter ainsi les fluctuations. Il en existe 2 types actuellement : soit à apomorphine par voie sous-cutanée, soit à Duodopa délivrée par un cathéter directement dans le tube digestif

Enfin, l’activité physique régulière, fait partie du traitement, avec une recommandation d’au moins 1h d’activité 3 fois par semaine. Il existe de plus en plus d’évidence qui laissent penser que cette pratique régulière pourrait freiner l’évolution de la maladie.

Article rédigé par le Docteur Hélène GERVAIS-BERNARD, neurologue à Medicina