Samedi 6 Février :

Journée internationale de tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines (MGF)

En France, on estime à ce jour que plus de 50 000 femmes1 ont subi des mutilations génitales féminines. Quatorze pour cent des femmes qui accouchent présentent également des mutilations sexuelles.

Les mutilations sexuelles ou mutilations génitales féminines (MGF) recouvrent l’ensemble des actes de violences perpétrés contre l’intégrité sexuelle des personnes de sexe féminin y compris les actes de MGF et les inspections imposées pour s’assurer de la virginité. Les raisons sont variées : culturelles, éducatives, sociales ou religieuses ( rite de passage à l’âge adulte, tentative pour réprimer la sexualité féminine, préservation de l’honneur familial, etc.)  

Bien que principalement concentrée dans 30 pays d’Afrique et du Moyen-Orient, la pratique des MGF est un problème universel qui persiste : on estime entre 100 et 140 millions le nombre de fillettes et de femmes mutilées dans le monde avec deux millions d’interventions pratiquées chaque année sur des fillettes âgées entre 4 et 10 ans mais également sur des nourrissons.

Selon l’OMS, ces pratiques entravent le fonctionnement naturel de l’organisme féminin en endommageant les tissus. Elles sont à l’origine de douleurs violentes avec des conséquences psychologiques, psycho-sexuelles et physiques, immédiates et durables, comme des troubles fonctionnels du bas appareil génital, des saignements abondants, des infections, des expositions au VIH et des difficultés lors de l’accouchement pouvant mettre l’enfant en danger. Elles peuvent aussi entrainer la mort.

L’excision, c’est un traumatisme global : la femme victime est atteinte dans son être, dans sa personnalité, dans son identité. Dr Pierre FOLDES, le Figaro-santé, 2018.

Interdites en France, elles sont punies par la loi et relèvent de la Cour d’Assises. Selon l’Article 222-9 du Code Pénal :

Les violences ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente sont punies de dix ans d’emprisonnement et de 150 000 euros d’amende.

Il est possible d’accompagner les femmes victimes de ces violences . Des associations sont spécialisées dans cette prise charge comme la Fédération GAMS. Des opérations de chirurgie réparatrice sont aussi possibles dans quelques hôpitaux et nécessitent l’intervention d’équipes pluridisciplinaires spécialisées. Enfin, il est possible d’apporter de l’aide et d’accompagner les femmes qui souhaitent protéger leurs filles d’une éventuelle MGF.

 Unissons-nous et agissons pour mettre fin aux MGF : pour prévenir et protéger il faut déjà commencer par en parler !

N’hésitez pas à en parler à vos professionnels de santé !

Texte rédigé par Mme Morgane COLLETTE (sage-femme) et Mme Elodie MANERA (kiné-périnéale)

1 : cas déclarés